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  • : Shadlyr : french guy in Shanghai
  • : French guy in China, since 2007, new vision of the world -------------- Francais vivant en Chine, a Shanghai... Une vision du monde
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17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 09:48

INTRODUCTION

Les Chinois et les Japonais ont noué de profonds liens au cours de leurs 2000 ans d’échanges, tant au niveau culturel, technique que commercial.
Le Japon a d’abord appréhendé la Chine comme un modèle à suivre, notamment au niveau de l’écriture, l’organisation politique ou de l’architecture pour, quelques siècles plus tard, se lancer dans des offensives militaires de grande envergure à finalité territoriale.
Les étapes de leur développement mutuel les ont ainsi amenés à se combattre lors de multiples affrontements meurtriers dont la guerre «  Jiawu » et la période d’occupation de la Chine par le Japon de 1931 à 1945.
Malgré une réconciliation officielle en 1972, le malaise perdure et les relations demeurent très fragiles.
Aujourd’hui le «chaud économique et le froid politique » entre la Chine et le Japon a un impact nuancé sur les deux pays mais détient une connotation négative sur l’Asie pacifique qui tend à freiner son développement. D’ailleurs, la résolution de ce déséquilibre semble nécessaire à une entente sur le long terme, qui serait bénéfique  pour tous les partenaires. Celle-ci fait l’objet aujourd’hui d’une volonté bien ciblée de la part des gouvernements asiatiques.
Nous essayerons de comprendre la situation actuelle des relations sino-japonaises via l’étude de leur histoire commune.
 
I - LA CHINE COMME SOURCE D’INSPIRATION

 

L’influence de la culture chinoise au Japon se dessine sur plusieurs siècles et ce dans tous les domaines. La Chine a toujours été reconnue par le Japon comme une référence culturelle, un pays fort sur le modèle duquel il fallait se développer. Le terme de pays du milieu « Chu Goku » a dans l’esprit japonais  une connotation plus philosophique que géographique. Certains historiens prétendent qu’à l’époque, ce nom reflétait la reconnaissance de la fonction civilisatrice de la Chine. Le mot «  Nippon » qui signifie lever du soleil, peut être interprété comme une volonté d’autonomie par rapport à la Chine, pays à l’Ouest où le soleil se couche à une époque où le Japon tente de se différencier. Ainsi le Japon se développe via ces imports de toute sorte, néanmoins ceux-ci sont adaptés à la culture japonaise dans une volonté de différenciation et de personnalisation.
L’impact de la Chine au Japon s’est fait sentir dès le premier siècle de notre ère par l’entremise des commerçants qui naviguaient d’un pays à l’autre en permanence.  Puis ce fut des immigrants coréens qui introduisirent des connaissances scientifiques, techniques, artistiques etc.… provenant du continent.
Premier siècle de notre ère: la culture du riz
  A l’époque où la Chine connaît déjà l’agriculture et l’élevage, les populations japonaises de l’âge de Jomon, concentrées au Nord de l’archipel, ne pratiquaient que la chasse et la pêche. Leur localisation à cette époque impliquait des contacts limités avec le continent asiatique. A l’âge du Yayoi, l’introduction de la culture du riz constitue un grand tournant pour l’agriculture nipponne. Les populations se déplacent alors par nécessité dans les régions basses du Japon. Puis sous l’impulsion de paysans venus du continent, et après quelques générations, ils s’organisent des rizières en terrain inondé.

3ème siècle : l’écriture
Tandis que se mettent en place des relations diplomatiques officielles, vers le 3ème siècle, avec la Corée et la Chine des Song. Ces contacts permettent, en particulier, l’introduction progressive de l’écriture. Le Japon a ensuite ressenti le besoin de l’améliorer pour l'adapter au mieux à sa culture. Le Chinois ne possède ni conjugaison, ni genre, ni pluriel et se base sur le contexte et sur diverses combinaisons pour indiquer la fonction du mot dans la phrase. Les Japonais établirent donc un alphabet auxiliaire comportant toute une série de prépositions et de suffixes, qui vinrent s’ajouter sur les idéogrammes originaux.

 

Bouddhisme et pensée confucéenne au 7ème siècle
L’implantation du bouddhisme a été facilitée par certains grands empereurs du Japon. Shotoku, notamment, développe au 7ème siècle une politique très ouverte sur la Chine et les pensées confucéennes, dans le but de bénéficier de l’avancée technologique de la Chine. Par l’intermédiaire d’ambassades, il noue des relations diplomatiques avec la Chine et envoie des étudiants dans les universités, afin qu’ils s’instruisent sur les méthodes chinoises pour ensuite les rapatrier au japon et en faire bénéficier leur pays.

Autres exemples d’importations       
Le Japon s’est aussi inspiré de la Chine pour des domaines tels que : le papier, l’imprimerie, la poudre, la boussole, la technique de la soie, la technique du coton, le bronze, la porcelaine, l’organisation politique …
L’architecture des villes japonaises du VIème et VIIème siècle est bâti sur le modèle de la capitale des Tang, à Chang’an : plan quadrangulaire, grande voie centrale de direction Nord-Sud aboutissant au Nord au palais impérial. La principale différence réside dans le fait que la cour du palais japonais n’était pas entourée par des remparts car celle-ci n’avait pas à se prémunir contre une invasion étrangère.


II - XVIIème-XIXème : FERMETURE DU JAPON

 

Tokugawa Ieyasu reçoit le titre de shogun, chef de guerre, en 1603. Trois ans après s'être rendu maître du Japon, il met un terme aux guerres féodales entre seigneurs locaux qui empêchaient d'unifier le Japon. Il ouvre ainsi l'ère Edo : une nouvelle organisation shogunale marquée par une paix durable et une remise en ordre du royaume, traduite par la fermeture quasi-totale du pays : le « SAKOKU » . Il n’y a pas eu d’autre exemple de telle fermeture, à toute influence extérieure, dans le monde. Le Japon connaît alors une période de stabilité du XVIIe siècle au XIXe siècle.
Ainsi de 1630 à 1850, le Japon a été complètement fermé et replié sur lui-même.  Aucun Japonais n’a le droit de quitter le pays et aucun étranger ne peut circuler sur l’archipel. Les étrangers sont expulsés. Seuls les Hollandais et les Portugais, cantonnés dans l’île artificielle de Deshima (dans le port de Nagasaki), conservent le droit de commercer avec le pays une fois par an. La Chine demeure, durant cette période, le seul pays autorisé à conserver un niveau de relations supérieures au reste du monde. En effet les relations commerciales restent assez importantes, et les échanges humains rares mais autorisés.     

Les difficultés économiques et les crises politiques à répétition lors de cette période, conduisent le Japon à signer des traités avec diverses partenaires économiques. Ré-ouvrant ainsi les ports et instaurant la liberté de commerce avec les navires étrangers. Néanmoins, le Japon se tourne vers l’Occident, davantage en raison des démonstrations de la force occidentale, notamment par le commodore Perry, que du réel désir des Japonais d’entretenir des relations avec l’étranger.

III - LES OFFENSIVES MILITARISTES DU JAPON

 

A partir des années 1870, malgré une entente officielle, les relations diplomatiques entre la Chine et le Japon commencent à se marquer par des conflits territoriaux et d’influence. La question de la Corée, notamment, devient particulièrement délicate. En effet les Japonais ne souhaitent à aucun prix laisser à la Chine le contrôle d’une péninsule riche en charbon et en minerai de fer si proche de leurs côtes. De son côté la Chine affirme que la Corée lui est tributaire et exerce une certaine autorité sur la péninsule. La présence de la Chine posait donc une menace pour le Japon. La tension monte entre les troupes chinoises et japonaises sur place. Ainsi débute La guerre sino-japonaise « Guerre Jiawu », déclarée officiellement le 1er août 1894. Celle-ci révèle que le Japon est devenu une puissance militaire et coloniale qui veut s’affirmer.
La Corée capitule dès la fin du mois d’août 1894, signant une alliance militaire avec le Japon qui légitime de fait son occupation. Les combats contre les insurgés se poursuivent jusqu’à l’écrasement définitif de la rébellion, en janvier 1895.
Les troupes japonaises maintiennent l’occupation de la péninsule coréenne jusqu’à la fin de la guerre. Les Japonais sortent victorieux de cette guerre et obtiennent lors des  pourparlers de paix à Hiroshima en février 1895, la signature, le 17 avril 1895, du traité de Shimonoseki. La Chine y reconnaît l’indépendance de la Corée, cède au Japon l’île de Formose (actuellement Taiwan), l’archipel des Pescadores (actuellement Penghu), et la péninsule du Liaodong, dans l’actuelle province de Liaoning, en Mandchourie du sud. La Chine s’engage également à payer au Japon d’importants dommages de guerre, et à lui concéder des privilèges commerciaux non négligeables.

La seconde guerre : 1931-1945
La seconde guerre sino-japonaise fut une grande invasion de la partie orientale de la Chine par le Japon lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette guerre est connue en Chine comme la  "guerre pour résister aux Japonais".
En effet, entre les années 30 et 40, la politique militariste japonaise a fait subir au peuple chinois un désastre humanitaire tout en infligeant de grandes souffrances au peuple japonais. Les exactions japonaises pendant la seconde guerre mondiale représentent un thème central des relations sino-japonaises du fait de leur absence de repentance du point de vue chinois.
La réalité de ces faits est multiple: elle recouvre tant l'utilisation de l'arme biologique à des fins parfois expérimentales (avec plusieurs dizaines de milliers de victimes), l'esclavagisme sexuel et le viol en masse de chinoises et de coréennes, le massacre de Nankin (on estime les pertes à 300000 personnes ) ainsi que les violentes répressions menées pendant dix ans dans les territoires occupés par une armée reconnue pour sa brutalité, au cours de la période d’occupation de la Chine de 1931 à 1945.
Le 6 août et 9 août, le président américain Truman prend la décision de larguer deux bombes atomiques sur les villes de Hiroshima et Nagasaki pour mettre fin à l’impérialisme militariste japonais.  Le Japon capitule alors devant les Alliés le 14 août 1945, et ses troupes se rendent le 9 septembre.
Suivant les dispositions de la conférence du Caire de 1943, confirmées en 1945 par la conférence de Potsdam, l'ex-Mandchoukouo, Taiwan et les îles Pescadores revinrent à la Chine.

                                                                                      
IV - CONFLITS D’INFLUENCE PERSISTANTS DUS AU PASSE GUERRIER

 

Les relations sino-japonaises ont deux lignes de fractures géopolitiques : la 6éme et la 7eme armée du monde face à face que sont la Corée du Nord et la Corée du Sud ainsi que le détroit de Taiwan.
Le conflit de Taiwan
Taiwan est à l’articulation du Monde asiatique du Nord et du Sud. Cette connexion est vu comme un atout des plus stratégique par les gouvernements concernés.
En juin 1995 la visite de Lee Teng-hui (successeur  du fils de Chiang Kai-Chek à la présidence de Taiwan) effectue une visite aux États-Unis ce qui provoque la protestation de pékin. Dès juillet, les premiers tirs de missiles chinois ont lieu dans le détroit de Taiwan. Suivi de séries de manœuvres militaires au cours de l’année.    Selon M. Sun Yuxi, porte-parole du Ministère chinois des Affaires Etrangères « la tentative de Taiwan d'adhérer aux Nations Unies s'est soldée par un échec. Cela montre une fois de plus que, quel que soit leur moyen, les autorités de Taiwan ont beau chercher à créer "deux Chine" ou "une Chine, un Taiwan" au sein de l'ONU, leur tentative est vouée à l'échec. » Les relations sont très ardentes
En 2005, le parlement chinois vote une « loi anti-sécession » autorisant la Chine à faire usage de la force si Taiwan prenait son indépendance. D’aucuns souligne que la Chine n’en est pas à sa première menace « non –pacifique » et que cette loi aurait plus pour fonction de renforcer les divisions entre nationalistes taiwanais et pro-chinois..
De plus la Chine adopte une position claire sur les relations entre Taiwan et le Japon. Elle ne s’oppose pas aux contacts non gouvernementaux entre Taiwan et le Japon, mais elle s’oppose fermement à tout contact gouvernemental et officiel qui pourrait rapprocher ces deux pays.

 

Les relations avec les Corée d’hier à aujourd’hui
La position stratégique centrale de la Corée entre Chine et Japon est à l’origine de toutes les guerres incluant ces trois pays. La Corée a servit de tremplin pour le japon dans sa conquête de la Chine.
 Le Japon à la conquête de la Chine : guerre de 1592-1597
Vers la fin du 16ème siècle le général japonais Toyotomi Hideyoshi déclare « La conquête de la Corée et de la Chine ne prendra pas longtemps. »
  Redoutable guerrier, Toyotomi a unifié le Japon féodal en soumettant les seigneurs locaux. En 1587, avec la conquête du Kyûshû, la plus grande île du sud, il est le maître incontesté de tout l'archipel. Il cherche alors à s’emparer de la Chine et surtout du port de Ningbo, au sud de Shanghai, qui contrôle le trafic en mer de Chine. Mais il doit traverser la Corée pour attaquer Pékin par le Nord. Fin avril 1592, Il débarque à Pusan avec 20000 hommes et prend rapidement la citadelle. Ce n’est que la première étape dans son plan de conquête de toute la Chine. Après cinq années de guerre où tour à tour armée impériale et armée nipponne ont eu l’avantage, des milliers de mort et une Corée ravagée, la guerre prend fin avec la mort de Toyotomi.
L'échec de l'ambitieux rêve de conquête de Toyotomi Hideyoshi a à l’époque, découragé pour longtemps l'expansionnisme nippon. Dès 1606, le shogun Tokugawa Ieyasu renoue des relations d'amitié avec la Corée. Le gouvernement Tokugawa abandonne toute politique expansionniste pour se consacrer au développement intérieur de son pays.
 La Corée : toujours source de tensions entre la Chine et le Japon
La question coréenne demeure un sujet délicat pour le gouvernement japonais. Le maintien du statu quo dans la péninsule est l'objectif principal de la politique extérieure nippone. A la crainte d'un conflit généralisé s'ajoute la menace d'une Corée unifiée dont la force industrielle pourrait déstabiliser encore plus l'économie du Japon.
Après le lancement en 1998 de missiles nord-coréens Taepodong au-dessus de l'archipel, le Japon a augmenté le budget de la défense alloué aux systèmes de défense antimissile. Ajoutant à l'intimidation nucléaire la menace criminelle, la Corée du Nord est devenue le principal exportateur de drogue vers le Japon. Malgré l'aide humanitaire conséquente accordée à Pyongyang, les relations diplomatiques entre les deux pays restent très limitées. Le rapprochement historique, initié par le président

Sud-coréen Kim Dae-jung avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-Il, laisse le Japon à l'écart. Malgré les accords de coopération militaire, les Sud-Coréens ont une certaine réticence à accepter l'influence japonaise. Les nombreuses tentatives d'invasions ont marqué la mémoire d'un pays qui cherche à affirmer son identité nationale. La dispute territoriale à propos de l'île de Takeshima (Liancourt) et de ses eaux riches en poisson entretient un peu plus encore la méfiance de tout un peuple.
  Le Japon doit maintenir sa présence en Corée pour éviter un isolement politique et économique qui donnerait un avantage définitif à la Chine dans la conquête du marché asiatique. Cette dernière, qui de son côté également, multiplie les échanges avec la Corée dans le but d’obtenir un avantage certain sur le Japon. D’autant plus qu’historiquement ces deux pays ont toujours été proches et alliés contre le Japon.
La Chine, le Japon et la Corée du Sud ont signé mardi à Bali, en Indonésie, un document historique pour promouvoir la coopération tripartite dans les affaires régionales et internationales. Le document, intitulé Déclaration conjointe sur la promotion de la coopération tripartite entre la République populaire de Chine, le Japon et la République de Corée, a été signé par le Premier ministre chinois Wen Jiabao, le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi et le président sud-coréen Roh Moo-hyun.

 

 


 
V - LA SITUATION ACTUELLE ENTRE LES DEUX ETATS
Les bases d’une nouvelle relation : entre réconciliation et rancune
En septembre 1972, suite aux efforts déployés de part et d’autre, les gouvernements chinois et japonais ont publié une Déclaration commune de portée historique, normalisant les rapports diplomatiques entre les deux Etats avec principalement la reconnaissance de la République Populaire de Chine par le Japon.
En 1978, le Traité de paix et d’amitié entre la République populaire de Chine et le Japon promeut et réitère les nouvelles relations sino-japonaises.
Les relations ont recommencé à se détériorer au début des années 1990, pour entrer dans une phase critique en 1995. Cette année là, un cercle vicieux s’est mis en place : Pékin ayant procédé à un essai nucléaire, Tokyo a protesté en suspendant ses prêts en yens, ce qui a donné naissance a un mouvement anti-japonais en Chine.
Lors d'une rencontre avec le Premier ministre japonais  Junichiro Koizumi et le président chinois Hu Jintao à Jakarta, en marge du sommet afro-asiatique dans le but d’améliorer les relations sino-japonaises.

 Les réactions du Japon par rapport à la Chine aujourd’hui sont le réflexe protectionniste, la crainte du leadership régional et souci du bénéfice systémique. En effet, le Japon est satisfait de voir entrer la Chine au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, son adhésion garantissant le respect de toute une série de disciplines, qui empêcheront notamment des mesures de rétorsion unilatérales du type de celles prises à l’encontre du Japon sur les climatiseurs, les véhicules et les télévisions couleur.
Cependant, pour les Japonais l'irruption du grand voisin comme puissance industrielle, fait naître peur, amertume et rancune. La sinophobie est palpable.

 Côté chinois, depuis les années 90, on a pu observer une offensive médiatique tous azimuts dénonçant la désinvolture avec laquelle les autorités japonaises abordent la question des atrocités commises durant l'occupation nippone.
De plus l’agressivité des supporters chinois vis à vis des japonais lors de la coupe d’Asie de football en 2004, a du amener les jeunes nippons à éprouver du mépris vis à vis de la Chine. Une comparaison est même faite avec les Japonais de l’ère Meiji (1868-1912) vis à vis de la dynastie des Qing. Le mot «anti-japonais » est très présent dans les médias chinois.

 

Les problèmes de mémoire et d'histoire dans les relations sino-japonaises forment les principales causes des sérieux déséquilibres entre la Chine et le Japon. Deux symboles s’y rattachent : la querelle sur la véracité des faits énoncés dans les manuels scolaires japonais quant à l'occupation, ainsi que la visite annuelle du Premier ministre Junichiro Koizumi au temple de Yasukuni, érigé en l'honneur des militaires japonais morts pendant la deuxième guerre mondiale, et qui abrite, en autre, la dépouille de 14 criminels de guerre. Ces mensonges et ce pèlerinage provoquent régulièrement les foudres de Pékin qui s’emploie à mobiliser tous les moyens pour dénoncer la non-reconnaissance des crimes de guerre qu’il qualifie aujourd’hui de crime contre l’humanité.
Niveau militaire:

 Face à l’ascension de la Chine au statut de grande puissance économique, politique et militaire, le Japon a choisi de soutenir au maximum la position dominante des États-Unis dans le nouvel ordre mondial, pour se prémunir contre la Chine. De plus, il aurait comme volonté de renforcer sa coopération militaire avec les Etats-Unis. D’ailleurs pour la première fois, il a mentionné la Chine comme menace potentielle pour la sécurité de l’archipel au côté de la Corée du Nord, lors de la nouvelle programmation quinquennale (2005-2009) de la défense nationale. Ceci afin de mieux intégrer  sa politique militaire à l’alliance nippo-américaine.

Echanges commerciaux en hausse
 La Chine et le Japon sont économiquement interdépendants. L’économie japonaise sort péniblement d’une crise vieille de dix ans et se sert de la croissance chinoise, qui frôle chaque année les 10%, pour tenter un re-décollage. Le commerce bilatéral entre les deux pays ne cesse de s’accroître, la Chine devenant en 2004 le premier partenaire commercial du Japon avec un volume d’affaires s’élevant à 165 milliards d’euros. Les exportations nippones ont augmenté de 20% l’année dernière et la part des produits japonais à haute valeur ajoutée importés par la Chine est, elle aussi, en augmentation constante.
     
     

CONCLUSION

 L’histoire montre que la Chine et le Japon se sont souvent trouvés dans des positions antagonistes, le plus souvent à cause de conflits d’influence (Corée, Taiwan). Ce passé commun, parfois sanglant, ne facilite en aucun cas un rapprochement de ces deux pays.
La stabilité de la région Asie-Pacifique est cependant en relation directe avec le développement des relations sino-japonaises. D’aucun pensent que si les relations sino-japonaises sont aussi instables, c’est parce que la normalisation en 1972, n’a pas été suivi d’un processus de réconciliation permettant aux deux pays de surmonter les « vieilles rancunes ». Ceci pourrait expliquer la différence flagrante avec les relations nippo sud-coréennes, qui pour leur part ont été suivi d’un processus de réconciliation très sérieux.
Le Parti Communiste n’a pas cessé, même au cours de ces dernières années, de jouer sur la fibre nationaliste en exaltant à chaque occasion la population prête à en découdre avec le «diable», le «monstre» ou encore le «barbare» japonais comme il est encore commun de le nommer en Chine. A l’opposé, selon un haut dignitaire chinois, « La chine s’est trop évertuée à cultiver le patriotisme, nous aurions du chercher à rendre le peuple plus ouvert au monde. Sur ce plan nous avons beaucoup à apprendre des japonais ».
 Ainsi l’entente entre le Japon et la Chine dépend non seulement de l’acceptation de  l’histoire mais aussi d’une réelle volonté d’aller de l’avant.

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